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Traite Lever la contrainte horaire avec un robot

A Acigné en Ille-et-Vilaine, Christelle et Pascal Mancel ont investi dans un robot de traite pour simplifier leur travail.

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«Le matin en arrivant à la stabulation, d'un coup d'oeil rapide sur l'écran de l'ordinateur, je contrôle ce qui s'est passé dans la nuit», explique Pascal Mancel. Depuis l'installation du robot de traite en avril 2001, Pascal et Christelle Mancel apprécient le changement. A deux, il devenait difficile de mener de front 88 hectares, un troupeau de 48 vaches laitières, 165 places d'engraissement de porcs et un atelier de lapins de 400 cages à mères plus l'engraissement. En 1999 le remplacement de leur salarié s'avère difficile. Ils visitent les premiers élevages équipés de robot de traite.

Disponibilité et souplesse

La réflexion va très vite d'autant qu'il faut intégrer un élément nouveau: les 35 heures. «En prenant un calendrier, compte tenu des week-ends, jours fériés et vacances, on s'est aperçu qu'il nous fallait assumer 300 traites par an tout en ayant un salarié.»

«A deux, il y a plus de travail, mais c'est plus régulier, indique Christelle. Depuis l'installation du robot, Pascal vient m'aider sur l'atelier de lapins. L'enlèvement se fait désormais à 18 heures au lieu de 4 heures.»

«Pour les cultures, je peux maintenant traiter le matin en fonction de l'hygrométrie», ajoute ce dernier. «J'ai l'impression de mieux connaître mes vaches, avec le logiciel de gestion de troupeau Alpro et les compteurs à lait. Le logiciel CowMon 2 permet de repérer très vite les incidents de traite par quartier», constate Pascal. Du bureau, installé en demi-étage au-dessus du local technique et de la laiterie, on a une vue plongeante sur le robot. «Le soir, je viens contrôler les chaleurs et vérifier que tout va bien.»

L'environnement Windows du VMS DeLaval lui a plu. Deuxième installation réalisée en France, la proximité du concessionnaire et le fait que le robot utilise des pièces communes avec les salles de traite ont été décisifs. D'autres arguments l'ont fait pencher en faveur du VMS : le principe du bras multifonctionnel proche du geste de l'éleveur, l'écran tactile qui donne accès à de nombreux menus et permet de brancher une vache manuellement, notamment les génisses. Il ajoute: «J'apprécie aussi l'autonomie laissée à l'éleveur de régler et d'individualiser les différents critères comme le temps de lavage, le type de pulvérisation des trayons, simple en U ou complète en W.»

Circulation guidée

Le robot a été installé en bout de stabulation. Il a fallu la rallonger pour reconstruire laiterie, local technique et nurserie, soit 30.500 euros de travaux à ajouter aux 137.200 euros pour l'achat du robot, des investissements amortis sur 12 ans. De l'aire paillée, il est passé rapidement aux logettes – 54 places – pour des questions sanitaires. Portes et barrières amovibles permettent d'isoler des vaches et facilitent le nettoyage. «Les vaches sont en circulation guidée, des portes antiretour obligeant le passage dans le robot avant le retour à la table d'alimentation et aux logettes. Avec 416.000 litres de quotas, la capacité maximale du robot est loin d'être atteinte. L'intervalle de traite minimal est réglé sur deux critères: 5 heures ou 8 kg (la production attendue est calculée par rapport aux traites précédentes et à la réserve). Inutile de mobiliser le robot pour un volume insuffisant. En début de lactation, on peut avoir jusqu'à quatre traites par 24 heures.

Les modifications des programmes ont permis de réduire le surcoût électrique de 915 à 457 €/an. Seule exigence du robot: disposer d'un courant régulier. La consommation d'eau et de produit nettoyant n'a guère augmenté. «Tout en Inox le robot est facile à entretenir», souligne Pascal. Equipé de la première génération de caméra il a pris l'habitude de la nettoyer chaque matin en allant voir les animaux. «Deux fois par an pendant quelques jours, le soleil entre dans l'axe de la caméra, ce qui perturbe le repérage des trayons. Sur les nouvelles versions, le changement de contraste se règle automatiquement en fonction de la luminosité, ce qui évite ce genre de problème. «Le contrat de maintenance de base prévoit une visite préventive tous les deux mois et la mise à jour des programmes est comprise. L'option box qu'il vient de monter lui permet d'accéder aux évolutions futures du robot comme le tri du lait en cinq sorties.»

 

Alarmes gérées à distance

Le portable est toujours à portée de main. «C'est le même souci qu'avec la ventilation en hors sol, estime Pascal. La fréquence des alarmes se situe à moins de deux par mois. Souvent des bricoles, un problème de retour d'eau au lavage, une coupure de courant, un fois un rat a coupé un fil ! Le service de maintenance 24 h/24 h est une sécurité. Un week-end nous étions absents, le technicien a pu à distance remettre le robot en route.» Pour pourvoir être remplacé, Pascal et Christelle ont initié un voisin, ce qui est moins évident qu'avec une salle de traite classique. A terme leurs deux jeunes adolescents sauront piloter l'installation.

 

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